D’athlète du canapé à randonneur de montagne : le récit de Stijn

Vous arrive-t-il de vous sentir rouillé, d’avoir envie d’aventure, mais de ne pas savoir par où commencer ? Stijn Wils est aussi passé par là. « J’étais tombé dans une routine », explique-t-il. « Un travail très prenant comme la photographie, deux jeunes enfants à la maison et peut-être une pointe de crise de la quarantaine m’avaient amené à rester dans ma zone de confort. Tous les jours se ressemblaient et je n’avais pratiquement aucune santé physique. »

« C’est mon travail qui m’a poussé à réagir. Je prenais des photos pour le podcast Grensverleggers et les témoignages de personnes enthousiastes et passionnées m’ont énormément inspiré. Un homme qui escalade les plus hauts sommets de chaque continent, un couple qui parcourt le monde à vélo… je ne leur ressemblais pas et j’avais parfois l’impression d’observer un match depuis le banc de touche à travers l’objectif de mon appareil photo. J’avais envie de faire partie de ce monde passionnant, même si je n’avais aucune idée de la manière d’y parvenir. Néanmoins, cette prise de conscience a réveillé mon envie de vivre. »

« Loin de moi l’idée de gravir le Kilimandjaro, mais je voulais réduire le fossé qui me séparait de ces aventuriers. Je voulais améliorer ma condition physique afin de pouvoir faire de belles promenades en Belgique, en France et dans les régions avoisinantes. Je cherchais des motivations pour alimenter ma nouvelle passion. » 

« Mon objectif était de participer à une randonnée organisée de deux jours. Je voulais non seulement pouvoir suivre le rythme, mais aussi garder un peu d’énergie à la fin de la journée. J’avais besoin d’un défi pour me redonner confiance en moi. Les effets positifs en termes de santé étaient un avantage bienvenu. »

Stijn s’est vite rendu compte qu’un changement d’état d’esprit était essentiel. « J’ai accroché un calendrier de compte à rebours pour suivre mes progrès. Le fait de barrer une case chaque jour était très satisfaisant. » Il a débuté par de simples marches de 5 à 12 km, dans sa propre région. « J’allais marcher deux fois par semaine en suivant des itinéraires le long des points-nœuds. J’ai commencé modestement et j’ai progressivement augmenté le nombre de kilomètres. »

Il a aussi intégré plus d’activité physique dans son quotidien. « Avant, j’utilisais la voiture pour conduire mon fils au mouvement de jeunesse ou pour aller à la boulangerie. Aujourd’hui, je fais mes petits trajets à vélo ou à pied. J’ai également pris l’habitude d’emprunter les escaliers. Parfois, je mettais mon chronomètre et je montais autant de marches que possible en une minute, à la grande hilarité de ma famille. » 

« Avec le recul, il est facile de dire que tout s’est déroulé sans heurt, mais j’ai parfois eu des doutes. Je me demandais alors ce que je faisais à marcher en pleine forêt. Mais au bout de quelques mètres, mon esprit finissait toujours par s’apaiser. » Au début, chaque forêt ou sentier comportait une part d’incertitude, avoue Stijn : « Je me demandais si j’étais sur le bon chemin et je ne savais jamais à l’avance ce qui m’attendait. Mais cette incertitude s’est dissipée et mon pas est devenu plus assuré. Après environ trois randonnées, je me suis senti plus à l’aise et j’ai pu prendre plus de plaisir. »

Stijn a investi dans un équipement de base : chaussures de randonnée, pantalon de randonnée, t-shirt en laine mérinos et veste imperméable. « Mes chaussures sont devenues mes premières alliées. Si vous avez envie de sortir marcher chaque fois que vous voyez vos chaussures de randonnée, c’est que vous êtes bien parti. Au propre comme au figuré. »

Il a découvert l’application de randonnée Komoot qui l’a aidé à planifier des itinéraires. « Cette application m’a vraiment donné envie de me lancer seul dans la forêt et de sortir des sentiers battus. Je consulte toujours la carte de la région hors ligne pour économiser la batterie de mon téléphone portable. » (Conseil : pour les longues randonnées, munissez-vous d’un powerbank.)

« J’ai progressé très rapidement. Lors de mes premières randonnées, j’étais assez hésitant et je restais sagement sur le chemin, mais la peur de l’inconnu a fait place à la confiance en soi et à la soif de découverte. Ma condition physique s’est aussi améliorée. Le cap des 7 km a été décisif : une fois que j’ai constaté que je pouvais tenir cette distance, je me suis dit que je pouvais aussi bien faire 8 ou 10 km – et plus encore. » 

Stijn a peu à peu augmenté l’intensité de ses promenades. Il a effectué des randonnées plus difficiles dans des parcs locaux et des réserves naturelles, parfois jusqu’à 20 km. Son objectif était d’ajouter du dénivelé et d’améliorer son endurance. « Dans l’application Komoot, je pouvais voir à l’avance le niveau de difficulté d’un itinéraire et le dénivelé. » Il a complété son équipement avec des bâtons de randonnée pour l’aider sur les terrains plus escarpés. « Je n’utilise qu’un seul bâton. Personnellement, je trouve cela plus pratique que deux. » 

Lors d’un week-end dans le parc national de la Haute Campine, Stijn a fait l’expérience d’une randonnée intensive de deux jours consécutifs. Le premier jour, il a parcouru 25 km et, après une nuit en tente au camping, il a enchaîné avec 10 km le lendemain. « J’ai été très fier de franchir le cap des 25 km sans trop d’encombres. Le week-end a été difficile, tant physiquement que mentalement, mais j’ai réalisé que j’étais capable de plus que ce que je pensais. Ça me rend très heureux à chaque fois que je repense à cette expérience. »

Alors que l’échéance se profilait à l’horizon, Stijn a commencé à douter. « J’ai perdu toute confiance en moi », se souvient-il. « J’ai alors fait appel à un coach personnel pour passer à la vitesse supérieure. » Pour améliorer sa condition physique, il a mis en place des entraînements fractionnés qui faisaient augmenter son rythme cardiaque. « Je m’entraînais dans une salle de sport une fois par semaine. Je faisais également 20 minutes de jogging deux ou trois fois par semaine, en piquant des sprints entre deux réverbères. C’était dur, mais cela m’a aidé. En montagne, le rythme cardiaque augmente aussi dans les montées. Il fallait y habituer mon corps. Et bien que je n’aie suivi cet entraînement que pendant quatre semaines, j’ai observé une évolution positive. De plus, ce type d’entraînement prend moins de temps qu’aller marcher. »

À ce stade, la priorité de Stijn était d’améliorer sa condition physique plutôt que d’accumuler les kilomètres. « J’ai tout de même fait une superbe excursion à la cascade du Bayehon à Malmedy, environ deux semaines avant mon week-end de randonnée. Cet itinéraire de 30 km présente un fort dénivelé et était l’occasion idéale de vérifier si j’étais prêt. Et c’était le cas ! »

Malgré le temps pluvieux, Stijn a apprécié le week-end de randonnée à Viroinval organisé par l’Op Wandel Academy. « La traversée de deux rivières en cours de route et les discussions avec les autres marcheurs ont créé une ambiance de tribu. Tout le monde peine dans les passages difficiles sous la pluie, mais le fait de traverser l’épreuve ensemble crée un sentiment fondamental d’appartenance. »

Stijn a aisément effectué les deux éprouvants parcours de 16 et 10 km. Son entraînement s’est avéré plus que suffisant. Un atelier de cueillette sauvage a été la cerise sur le gâteau : « C’est génial de découvrir tout ce qu’on peut trouver de comestible dans la forêt ! Nous avons goûté à tout, des orties à l’ail sauvage. Depuis, je suis allé plusieurs fois cueillir des fleurs de sureau pour en faire du sirop. C’est un autre type de marche : je pars en quelque sorte en mission. »

En 12 semaines, Stijn a non seulement renforcé sa condition physique, mais aussi sa confiance en lui. « J’ai élargi mes horizons, je me sens plus en forme et plus aventureux. De plus, la marche met de bonne humeur et stimule le bien-être mental. Après une randonnée, j’ai l’esprit en paix. Je suis fatigué, mais heureux. » Son prochain défi ? Dans quelques mois, il fera le Tour du Mont Blanc. Et, qui sait, peut-être qu’il nous racontera prochainement son périple dans le podcast Grensverleggers !

•    Commencez modestement et augmentez la distance progressivement : « Procédez par étape, tant pour la randonnée proprement dite que pour la préparation. »

•    Optez pour la qualité : « Investissez dans des équipements légers et solides. »

•    Emportez suffisamment d’eau et de nourriture : « N’attendez pas d’avoir faim pour manger, mais prenez des collations à intervalles réguliers pour éviter les fringales. »

•    Planifiez soigneusement votre itinéraire : « On ne sait jamais à 100 % à quoi s’attendre, mais renseignez-vous au préalable. Consultez les prévisions météorologiques et adaptez votre tenue en conséquence. »

•    Profitez de la nature qui vous entoure. « Il y a tant de choses à voir et se promener dans la verdure fait toujours du bien. »