« Notre nom de famille, notre fierté, est inscrit en grosses lettres sur toutes les chaussures. Pas une seule paire ne sort donc d’ici sans être parfaite », dixit Maria Zamberlan, qui fait partie de la troisième génération de ce fabricant de chaussures italien. C'est en 1929 que son grand-père Giuseppe a commencé à fabriquer des chaussures de montagne à la main, au pied des Petites Dolomites. Depuis plus de 90 ans, la famille perpétue cette tradition. « Et nos chaussures sont toujours fabriquées à la main dans notre propre atelier. Nous continuons à prouver que le savoir-faire italien, Made in Europe, a encore de beaux jours devant lui. »
« Tous les jours, mon frère Marco passe à l’atelier. Il ne peut tout simplement pas s’en passer », sourit Maria. « Voir comment les chaussures sont fabriquées, pouvoir les tenir, les palper, les sentir... Cela a toujours été essentiel. C’était déjà le cas pour mon grand-père Giuseppe à l’époque, puis pour mon père Emilio et maintenant pour Marco. Si nous devions déplacer l’atelier de Zamberlan en Europe de l’Est ou en Asie, comme l’ont fait de nombreuses entreprises au cours des vingt dernières années, le résultat final ne serait jamais le même. Ce n’est qu’en maintenant la production ici que nous pouvons être sûrs de la haute qualité de notre savoir-faire. »
« Notre grand-père a commencé à petite échelle, en réparant des chaussures de randonnée. Il allait de porte en porte pour récupérer les chaussures, les réparer et les ramener une semaine plus tard. »
« C’était un monde différent », dit Maria, en parlant de celui dans lequel son grand-père a commencé à réparer puis à fabriquer des chaussures de montagne il y a près d’un siècle. « Je suis sûre qu’il serait très fier que nous continuions à proposer un savoir-faire artisanal. En même temps, Bepi, comme nous le surnommions, serait étonné de voir comment nous travaillons maintenant. Ma mère m’a raconté qu'autrefois, les clients passaient leurs commandes par courrier. Nous leur renvoyions ensuite une lettre pour confirmer cette commande. Incroyable, n’est-ce pas ? »
« C’est surtout mon père Emilio qui a fait évoluer les choses dans ce domaine. Il y a 50 ans, il a fait ses premiers voyages au Japon pour vendre des chaussures. À l’époque, vous étiez en route pendant deux jours et personne ne parlait un mot d’anglais sur place. Alors que maintenant, le vol dure à peine huit heures. »
Année de naissance
1973
DOMICILE
Torrebelvicino, Italie
PROFESSION
Cordonnière (troisième génération)
HOBBY
Randonnée et détente en montagne
La date officielle de création de Zamberlan a été estimée à juillet 1929. « Nous avons trouvé un document datant de cette époque », dit Maria. « Un reçu pour une machine à coudre. Nous l’avons gardé et il symbolise le début de l’entreprise. Mais officieusement, notre grand-père avait déjà lancé l’affaire depuis plus longtemps. Plus tard, quand il a rencontré notre grand-mère, elle a rejoint l’entreprise. » Entretemps, Maria est à la tête de Zamberlan, avec son frère Marco. La troisième sœur, Mara, gère un magasin d’articles de plein air non loin de l’entreprise familiale.
1929 : Giuseppe Zamberlan, un cordonnier qui vit et travaille au pied des Petites Dolomites, est un amoureux de la montagne et traduit cette passion en créant les premières chaussures de montagne Zamberlan. Sa passion l’amène notamment à soutenir les idées révolutionnaires de Vitale Bramani (Vibram®). Les semelles extérieures en cuir et les clous en fer sont ainsi très tôt remplacés par des semelles en caoutchouc.
1970 : Emilio reprend l’entreprise et la transforme progressivement en une société internationale. Il y a cinquante ans, il conclut ses premiers contrats au Japon, puis au Royaume-Uni. Aujourd’hui, la marque Zamberlan est vendue dans plus de 50 pays.
1984-86 : après de nombreuses recherches, Zamberlan réussit à développer l’Hydrobloc®, une technique spéciale qui rend le cuir respirant et imperméable. En collaboration avec Vibram, Zamberlan développe une semelle exclusive, Bimescol®, conçue avec un caoutchouc de double densité qui absorbe les chocs lors de la marche.
2000-2005 : alors que de plus en plus d’entreprises délocalisent leur production dans des pays où elle coûte moins cher, Zamberlan reste fidèle à son lieu d’origine. La tradition du « Made in Italy » est ainsi préservée.
2019 : l’entreprise fête ses 90 ans d’histoire, et les célèbre notamment avec le lancement de la ligne Epic Women, conçue exclusivement pour les femmes.
« Dans la famille, nous avons toujours misé sur le savoir-faire et l’innovation », déclare Maria. Zamberlan s’efforce par exemple de limiter l’empreinte écologique de ses chaussures. « Le cuir que nous utilisons est d’origine italienne et produit localement », précise Maria. « Pour certaines chaussures, nous utilisons du cuir Terracare, qui réduit les émissions de CO2 de 30 % et la consommation d’eau de 40 %. De plus, ce cuir particulier offre un taux de recyclage de 97 %. »
Au fil des ans, Zamberlan a connu une croissance considérable. « Quand j’étais petite, nous vivions au-dessus du hall de production. J’ai grandi avec l’odeur du cuir. Nous avons accompagné notre mère à l’atelier dès notre plus jeune âge. Eh oui, où d’autre aurait-elle bien pu nous laisser (rires) ? Marco avait un tricycle sur lequel il se déplaçait entre les postes de travail. De temps en temps, il mettait son vélo à l’envers, tournait la roue et y plaçait une chaussure. Il imitait ce qu’il voyait nos cordonniers faire (rires). Au début des années 70, nous avons déménagé dans un plus grand hall de production, où nous sommes encore aujourd’hui. »
Le fait qu’après la deuxième génération, la troisième reprenne aussi les rênes de l’entreprise semblait être un processus naturel. « C’était le souhait le plus cher de notre père, mais cela semblait aussi logique. D’une certaine manière, nous y étions préparés. C’est la raison pour laquelle nos parents ont choisi de nous envoyer dès notre plus jeune âge dans la première école anglophone de la région. Ainsi, nous pouvions aider lorsque nous recevions des clients étrangers. »
« Notre famille est très soudée et les montagnes sont notre foyer. Nous avons fait de la randonnée ensemble toute notre vie », raconte Maria. « J’estime que c’est une chance de pouvoir gérer l’entreprise en tant que famille. Mon père nous l’a officiellement laissée il y a quelques années, mais il y passait encore tous les jours. Et nous avions plaisir à le voir. Il n’y avait que quand nous étions occupés par une commande très urgente que nous poussions parfois un petit soupir en le voyant arriver (rires). »
1. Made in Italy
« Nos chaussures sont fabriquées à la main dans notre propre atelier. Made in Italy est un label synonyme de qualité et de faible empreinte carbone. Nous produisons localement et choisissons principalement des matériaux locaux. De cette façon, Zamberlan raccourcit la chaîne et réduit l’impact sur l’environnement. » Toutes les chaussures sont donc fabriquées avec une empreinte carbone réduite. « En outre, nous encourageons une utilisation responsable de nos produits. Par exemple, la semelle de toutes nos chaussures peut être remplacée, ce qui leur permet de durer longtemps. »
2. Passion
« Nous fabriquons des chaussures avec beaucoup de passion depuis trois générations », explique Maria. « Nous, en tant que famille, mais aussi nos collaborateurs. Et cela se reflète dans nos chaussures... »
3. Le souci du détail
« Grâce à une combinaison de savoir-faire artisanal et d’innovation, nous créons un produit qui offre des performances techniques exceptionnelles, tandis que son design intemporel transcende toutes les tendances de la mode. »
4. Tradition
« Nous respectons notre tradition et, en même temps, nous accordons une grande importance à l’innovation. Zamberlan a développé une profonde culture de la chaussure basée sur le respect du savoir-faire et sur une profonde connaissance de la montagne. »
Pas moins de 150 personnes travaillent aujourd’hui pour Zamberlan. « Nous les considérons toutes comme des membres de la famille Zamberlan », affirme Maria. « Nous avons eu plusieurs collaborateurs qui ont commencé ici tout jeunes et sont restés jusqu’à leur retraite. Pour certains, cela représentait plus de quarante ans ! »
Zamberlan a un grand impact sur le tissu social de la région. « Nous recrutons notre personnel localement, achetons beaucoup de nos matériaux dans les environs et essayons de contribuer positivement à notre communauté lorsque c’est possible. Un club d’escalade est par exemple lié à notre société. Il est certain que Marco est un alpiniste expérimenté. Dans la famille, nous avons l’habitude de tester personnellement nos produits, lors de randonnées et d’aventures en montagne », sourit Maria.
« Nous recrutons notre personnel localement, achetons beaucoup de nos matériaux dans les environs et essayons de contribuer positivement à notre communauté lorsque c’est possible. »
Maria teste toutes les chaussures pour femmes qui sont lancées. « Nous avons une magnifique collection, Epic Women, où chaque modèle de chaussure porte le nom d’une femme d’exception, comme Marie Paradis, la première femme à atteindre le sommet du Mont Blanc en 1808, ou Amelia Edwards, qui a exploré les Dolomites en 1872 et a ensuite relaté cette aventure avec passion. Et, bien sûr, il y a Frida Kahlo, la championne des droits et de l’indépendance des femmes. »
Au début des années 80, Zamberlan était déjà l’une des premières marques qui concevaient des chaussures de montagne pour femmes. Il ne s’agit pas seulement d’un produit « shrink and pink », comme le dit Maria, mais bien d’une chaussure adaptée aux besoins des femmes pour leurs activités en plein air. « L’anatomie féminine est différente de celle des hommes. La forme de la chaussure est ajustée en conséquence », explique Maria. « Les femmes gagnent généralement aussi à bénéficier de semelles plus souples. En outre, nous adaptons notamment la rigidité des composants supérieurs de la chaussure, en veillant à maintenir une bonne protection et un bon confort. »
Toute petite déjà, Maria a eu droit à ses premières chaussures Zamberlan. « C’était une paire que mon père avait faite pour Marco. Quand elles sont devenues trop petites pour lui, j’ai pu les porter, puis ça a été le tour de ma sœur. Aujourd’hui, elles se trouvent dans la maison de mes parents, comme une relique qui rappelle les bons moments. »
Il n’y a pas que pour Maria et sa famille que la marque Zamberlan revêt une grande valeur sentimentale. Les clients eux aussi contribuent parfois à de belles histoires. « On nous a un jour envoyé une paire de chaussures usagées. Une note les accompagnait, sur laquelle étaient écrits les mots suivants : Ces chaussures m’ont permis de vivre les plus merveilleuses aventures, mais il est maintenant temps qu’elles retournent à leur lieu d’origine. » Nous les avons mises dans une pièce séparée de l’entreprise, avec certaines des premières chaussures conçues par mon grand-père. Et elles y resteront pour toujours. »
« Dans la famille, nous avons l’habitude de tester personnellement nos produits lors de randonnées et d’aventures en montagne. »
Giuseppe, l’homme par qui tout a commencé, est décédé quand Maria avait 22 ans. « J’ai encore énormément de bons souvenirs de lui. Quand je pense à Bepi, je le vois nous raconter des histoires et nous transmettre des valeurs importantes. Il nous a appris l’importance de la famille, et que nous devions avoir du respect. Pour les personnes avec lesquelles nous travaillons, l’environnement dans lequel nous vivons et la tradition de notre entreprise. Par la fenêtre, nous voyons tous les jours la silhouette des Petites Dolomites. C’est notre habitat. C’est là que nous, notre personnel et notre marque avons notre place. Voilà ce que notre grand-père nous a transmis, et que nous porterons toujours en nous. »
Vous êtes également fan de Zamberlan ? Découvrez la gamme chez A.S.Adventure !