Quel touriste vert êtes-vous ?
Barcelone et Venise flirtent avec l’idée depuis longtemps, mais elles ne sont plus les seules villes à envisager un coup d’arrêt au tourisme de masse. La raison ? Préserver la splendeur unique de leur centre-ville, menacé tout simplement de dépérir sous les hordes de touristes. Parce que l’adage s’applique également au tourisme : « l’excès nuit en tout ».
Santorin, Grèce
Avec des pics allant jusqu’à 10.000 visiteurs de croisières par jour, Santorin a largement dépassé sa capacité maximale. Depuis le début de cette année, le nombre de touristes débarquant des bateaux a donc été limité à 8.000. Malheureusement, le nombre de touristes arrivant par avion ne fait l’objet d’aucun contrôle. Pas besoin d'être un gourou du secteur pour prévoir que le prix des billets d’avion pour le village grec blanc et bleu prendra de l’altitude dans les prochains mois.
Zion National Park, Utah, USA
Au Zion National Park, on s’arrache déjà les cheveux. Cette année, pas moins de quatre millions de visiteurs débarqueront dans le parc naturel en Utah et y laisseront des traces. C’est le Zion Canyon qui en souffrira le plus, mais la Carmel Highway n’est déjà plus ce qu’elle a été.
Islande
À la mi-2015, le nombre de visiteurs en Islande avait bondi de pas moins de 76% et en 2017, l’île glacée accueillera plus de touristes américains qu’elle ne compte d’habitants (300.000). Le centre touristique islandais s’alarme de cette submersion. « Nous ne pouvons plus continuer à créer une nouvelle nature », préviennent-ils. Durcir la réglementation relative aux utilisateurs AirBnb est l’une des mesures envisagées.
Machu Picchu, Pérou
Il était une époque où le touriste pouvait circuler librement dans le Machu Picchu, mais les Péruviens ne l’entendent plus de cette oreille. D’ici à 2019, les autorités préparent un nouveau concept au coût plantureux de 45 millions d’euros. Chaque touriste étranger devra recourir aux services d’un guide et suivre l’un des trois itinéraires prédéterminés.
Mont Everest, Népal
Une décharge : c’est ce qu’est devenu le Mont Everest. Des mesures radicales s’imposent donc. Le fee pour les alpinistes étrangers a déjà pris de la hauteur (en passant de 10.000 à 11.000 euros). Et les autorités népalaises envisagent à présent de renforcer le contrôle médical et d’imposer un âge minimum pour les visiteurs. En attendant, l’accent est mis désormais sur les petits groupes d’alpinistes, histoire de limiter les embouteillages lors de l’ascension.
Ouganda
Des gorilles de montagne en voie d’extinction, un climat idéal et une faune et une flore époustouflantes. Tels sont les atouts de l’Ouganda. Contrairement à ses pays voisins, le Rwanda et le Congo, l’Ouganda investit des moyens considérables dans le tourisme. Mais exclusivement dans le tourisme vert. Pas question pour eux de jouer la carte du tourisme de masse. Une petite heure en compagnie des impressionnants gorilles de montagne coûte donc sensiblement plus cher (900 euros) qu’au Rwanda (500 euros) ou au Congo (400 euros).
Les Seychelles
Avec un potentiel de 250.000 touristes par an – soit six fois le nombre d’habitants des Seychelles – le tourisme connaît un véritable boom depuis quelques années. Si ce succès réjouit le ministre du Tourisme (au vu des recettes touristiques engrangées), il craint aussi de ne plus pouvoir en contrôler les conséquences.