Dans de très nombreux pays, il est permis de cueillir des champignons pour sa propre consommation. En Belgique, c’est différent. En Wallonie, vous pouvez remplir un seau de dix litres pour votre consommation personnelle. Si vous en cueillez plus, vous enfreignez la loi. La cueillette est uniquement autorisée en journée et moyennant l’autorisation du propriétaire des bois où vous cueillez. Pensez donc à vous renseigner avant de passer à l’action.
En Flandre, c’est interdit pour diverses raisons :
• De nombreux animaux se nourrissent de champignons en hiver. Si vous les cueillez, certains insectes par exemple ne survivront pas à l’hiver.
• Les champignons font partie de la nature. Si vous les ramassez, vous gâchez l’expérience de ceux qui vous suivent. La nature n’est pas non plus très étendue en Flandre ; vous ne pouvez dès lors pas prendre la forêt pour une sorte de supermarché.
• Pour cueillir des champignons, il faut souvent sortir des sentiers battus, là où poussent les meilleures espèces. Vous risquez dès lors de piétiner des écosystèmes entiers et de perturber le sous-sol.
Il n’existe pas d’astuces simples pour distinguer les champignons comestibles des espèces vénéneuses. Ne croyez pas que les jeunes champignons sont toujours comestibles ni que les champignons blancs ne sont jamais toxiques. Cuire les champignons ne permet pas toujours d’éliminer les toxines. En outre, même une petite portion de certaines espèces peut être hautement toxique. Il ne suffit donc pas de les goûter et d’observer les réactions.
Vous pouvez utiliser des applications comme Obsidentify de Natuurpunt pour vous aider à reconnaître les champignons, mais l’application ne permet pas toujours d’identifier les espèces rares. Il existe en effet trop peu de matériel de référence sur les espèces rares. Comme toutes les plantes, les champignons présentent également différents stades de croissance, ce qui peut prêter à confusion lorsque vous essayez de les identifier. Un microscope est souvent nécessaire pour y parvenir.
Il existe une multitude de livres passionnants sur le sujet. « De compactgids Paddenstoele » de Kosmos est un guide pratique que vous pouvez facilement emporter avec vous et qui présente pas moins de 200 différents champignons. Découvrez quels champignons vous pouvez trouver et à quel endroit, ainsi que ce qui les distingue des autres grâce à des illustrations détaillées et des fiches de présentation. Veillez toutefois à ne pas vous baser sur des informations fraîchement acquises pour préparer votre repas. Demandez toujours l’avis d'un expert.
Si vous voulez apprendre à reconnaître les champignons, demandez à un guide expérimenté de vous accompagner. Natuurpunt organise régulièrement d’intéressantes promenades pour observer les champignons. Vous apprendrez à distinguer les caractéristiques de la vesse-de-loup par exemple, mais aussi où elle pousse et sa période de croissance.
Une promenade dans les bois peut se transformer en préparation d'un délicieux festin. Découvrez les plantes et les champignons que vous pouvez utiliser en cuisine lors d'un cours de cueillette sauvage :
• Cuisine sauvage : balades, formations, ateliers, stages et même une formation de 15 week-ends. Faites le plein de connaissances pour vous régaler de ce que la forêt a à vous offrir.
• Plantes sauvages comestibles : une formation en ligne avec des vidéos, des recettes et des fiches sur les plantes pour apprendre à reconnaître et cuisiner les plantes sauvages.
• Le chemin de la nature : plusieurs formations en ligne dont une sur les champignons pour apprendre à les identifier, les cueillir et les cuisiner.
On dit que « tous les champignons sont comestibles. Certains, une fois seulement. » En collaboration avec les experts de Natuurpunt, nous avons dressé une liste de dix espèces que vous n’aurez probablement pas l’occasion de goûter plus d’une fois :
Bien que l’amanite phalloïde puisse facilement être confondue avec le rosé des prés, elle porte bien son surnom « d’Ange de la mort », car elle fait partie des espèces les plus toxiques. L’ingestion de 30 à 50 grammes suffit pour détraquer mortellement le foie et les reins. De plus, il n’est pas rare que les effets se manifestent seulement 24 heures après le repas, quand le mal est fait. Évitez cette espèce !
Si vous avez le moindre doute, sachez que l’amanite citrine diffère des amanites mortelles par sa forte odeur de pomme de terre crue. Mais ne vous réjouissez pas trop vite : elle devient toxique lorsqu’elle est ingérée en trop grande quantité.
Leur nom fait penser à une insulte bien sentie, mais les inocybes de Patouillard sont tous des champignons vénéneux. Leur camouflage brun leur permet de se fondre dans l’environnement, mais il existe également une variété lilas et une autre orange. L’inocybe de Patouillard se démarque par son chapeau fibreux en forme de cloche et son sommet assez pointu. Si vous les incorporez accidentellement dans votre soupe, le « syndrome muscarien » apparaîtra rapidement. Et il est fatal.
Voici quelques symptômes : écoulement nasal, hyperventilation, transpiration abondante, difficultés respiratoires, diarrhée, mais aussi ralentissement du rythme cardiaque ou baisse de la tension artérielle.
« Tous les champignons sont comestibles. Certains, une fois seulement. »
Même si ces champignons sont mignons, leur ingestion risque de vous envoyer à l’hôpital pour une transplantation du foie. Comme pour l’amanite phalloïde, une petite quantité suffit pour que les amatoxines exercent leurs effets mortels. Ne la confondez pas avec les pholiotes changeantes qui sont comestibles !
Si vous aimez jouer avec le feu, ce champignon est fait pour vous ! Bien qu’il contienne de la gyromitrine, potentiellement mortelle, il est considéré comme un véritable délice. Si l’idée vous vient de déguster ce champignon, vous jouerez avec votre vie, au sens propre comme au sens figuré. Si vous mangez fréquemment des gyromitres séchés ou cuits, des toxines peuvent s’accumuler dans votre organisme et atteindre une quantité mortelle. Ils sont interdits à la vente depuis plusieurs années.
Un grand classique : chapeau rouge à pois blancs. Les lutins l’adorent. Quant à nous, nous devons le fuir. Bien que ce champignon ne soit pas mortel, la consommation de son chapeau entraîne des effets hautement hallucinogènes, suivis d’un sommeil profond dont vous vous réveillerez dans un état comateux. Plutôt déconseillé donc en plein milieu d’une forêt sombre !
Il y a l’amanite tue-mouche, et il y a sa variante encore plus extrême, l’amanite panthère. Elle est utilisée comme drogue lors de certains rituels initiatiques, au cours desquels la « victime » est emportée par des montagnes russes émotionnelles et des hallucinations. S’en suivent de violentes convulsions allant jusqu’au coma profond, dont l’issue est parfois mortelle.
C’est un champignon particulier : tant que vous ne l’accompagnez pas d’un verre de vin ou d’un gin-tonic, vous n’avez pas de soucis à vous faire. Les substances qu’il contient provoquent en effet une intolérance à l’alcool. Abstenez-vous donc de boire de l’alcool durant les trois jours qui suivent la consommation de coprins. Si vous ne suivez pas notre conseil, vous risquez de souffrir de rougeurs au cou et au visage, de maux de tête, de vertiges, d’une baisse de la tension artérielle, de vomissements et d’une transpiration abondante.
L’amatoxine, la substance toxique, s’attaque au foie et aux reins et peut même être libérée par simple contact ou inhalation. Il vaut donc mieux les contourner largement si vous en trouvez au bord du chemin.
Il ne vous arrivera peut-être rien si vous consommez ce paxille, mais vous pourriez aussi souffrir d’une grave réaction allergique. En effet, ce champignon contient une substance qui déclenche une réaction auto-immune lors de laquelle le système immunitaire attaque ses propres globules rouges et peut entraîner la mort.
Tous les champignons vénéneux ne provoquent pas les mêmes réactions après leur consommation. Certains déclenchent rapidement une réaction (courte période d’incubation), alors que l’effet ne se fait sentir qu’après quelques heures ou jours pour d’autres (longue période d’incubation). Pour les champignons dont la période d’incubation est courte, les symptômes apparaissent dans les six heures suivant l’ingestion.
Ces intoxications ne sont généralement pas graves et n’endommagent pas les organes. Les champignons les plus dangereux sont ceux pour lesquels une réaction apparaît plus tardivement. Si les symptômes apparaissent après plus de six heures, des organes comme le foie ou les reins peuvent être (fatalement) touchés.
Si vous avez mangé un champignon et pensez qu’il peut être toxique, appelez immédiatement le centre antipoisons au 070 245 245 et mettez le champignon dans un sac en plastique. Si nécessaire, un microscope permettra de révéler de quelle espèce il s’agit.
Vous voulez garder un souvenir de la forêt ? Emportez votre appareil photo ou smartphone et photographiez les plus beaux spécimens. N’ayez pas peur de vous approcher. Un champignon ne vous empoisonnera pas si vous vous asseyez simplement à côté de lui sans le toucher. Quelques conseils :
Les champignons poussent quand il (a) fait humide. Une journée ensoleillée après une semaine de pluie ? Emportez votre appareil photo ! Vous voulez prendre des photos tranquillement, sans être gêné(e) ? Sortez le matin, au lever du soleil.
De nombreuses espèces de champignons forment d’abord de petites boules, puis s’ouvrent de plus en plus jusqu’à obtenir des chapeaux. Si vous trouvez un beau spécimen, vous pouvez le photographier à différents stades. N’attendez pas trop longtemps. De nombreuses espèces pourrissent en quelques jours seulement.
Nous associons généralement les champignons à l’automne et c’est certainement la meilleure saison pour les observer. Mais certaines espèces poussent aussi au printemps ou en hiver. Les amadouviers et polypores versicolores restent par exemple accrochés aux arbres tout au long de l’année.
Pour prendre une belle photo détaillée, tenez votre objectif à la hauteur du champignon. Vous avez peur de vous mouiller les genoux ? Emportez un sac en plastique pour vous agenouiller. Vous pouvez aussi éventuellement placer un sac de riz ou un coussin en noyaux de cerises dans votre sac à dos pour stabiliser votre appareil photo un moment.
De nombreux champignons poussent sous les arbres, mais vous en trouverez aussi à d’autres endroits : sur un arbre ou dans des hautes tiges, voire sur des pommes de pin. Ouvrez l’œil : vous serez étonné(e) de voir que les champignons poussent partout. Attention : si vous repérez un champignon, ne vous en approchez pas sans réfléchir. Veillez à ne pas en écraser d’autres.
Tous les champignons poussent à un moment particulier : les uns à la fin de l’été, les autres à l’automne ou au printemps. Si vous avez trouvé beaucoup de champignons d’une espèce à un endroit dans la forêt, il y a de fortes chances que d’autres espèces y poussent également. Allez-y toutes les quelques semaines et vous observerez peut-être une profusion de champignons.