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Le « rewilding » en Belgique : retour à la nature sauvage

Les études scientifiques le prouvent : rien de tel que la nature pour se ressourcer et faire le plein d'énergie. Et plus nous laisserons la nature reprendre ses droits, plus les animaux sauvages reviendront s'installer dans notre pays. Cette nouvelle forme de gestion de la faune sauvage a un nom : le rewilding. Lieven De Schamphelaere, président de Natuurpunt, nous présente ses avantages.    

En quoi consiste exactement le retour à la vie sauvage en Belgique ?

« En Europe occidentale, les espaces restés à l'état naturel, préservés de toute intervention humaine, sont devenus très rares. Chez nous, il s'agit plutôt de restaurer et de conserver d'anciennes terres agricoles, comme les prairies de fauche ou les anciennes étendues de landes et de bruyères, aujourd'hui boisées. On ne peut pas vraiment parler de nature sauvage. Mais ces zones défrichées attirent à nouveau de grands mammifères, qui y trouvent de la nourriture. Nous introduisons également de nouvelles espèces, telles que les Galloways, des vaches rustiques très dociles qui contribuent à la bonne gestion des zones naturelles, comme le Domaine de Kiewit ou les Oude Landen. »    

L'homme est-il prêt à cohabiter de nouveau avec la faune sauvage ?

« On observe aujourd'hui une plus grande tolérance à l'égard de la faune sauvage. C'est précisément ce qui explique l'augmentation des populations de sangliers en Flandre, de renards à Bruxelles ou de faucons pèlerins dans les grandes villes. Il s'agit donc d'un véritable changement des mentalités. De plus en plus de gens se rendent compte que l'observation d'un animal sauvage est une expérience unique et rare. Mais si nous voulons vivre avec ces espèces sauvages, nous devons évidemment accepter certains aléas inhérents à cette cohabitation. Quand des martres s'attaquent aux câbles des voitures ou des renards occasionnent des dégâts dans les basses-cours, ça devient beaucoup moins amusant. Nous devons donc être prêts à modifier certaines de nos habitudes ».

Le loup est déjà bien accepté

« Le retour de l'animal suscite un réel enthousiasme, mais il est indispensable de respecter certaines règles pour que cette nouvelle cohabitation soit un succès. Il faut par exemple créer des corridors reliant les différentes zones naturelles, afin que les animaux puissent circuler librement dans le pays, sans risque de collision avec des voitures. En outre, de nombreux efforts doivent encore être accomplis au niveau de la prévention des dommages sur les élevages. Un débat houleux s'est ouvert après qu'une louve ait probablement tué deux moutons en Belgique… Idéalement, nous devrions suivre l'exemple de l'Allemagne, qui a lancé il y a quelques années le projet Wilkommen Wolf (« Bienvenue au loup ») pour sensibiliser la population et mieux préparer le retour du loup. Il est indispensable d'établir un plan national d'action en faveur de la faune sauvage pour assurer une cohabitation harmonieuse entre l'homme et animal ».    

Les castors semblent également bien se porter après leur réintroduction

« Le castor participe à la revitalisation des cours d'eau en construisant des barrages et en abattant des arbres. Il modifie ainsi profondément le paysage. C'est le cas, par exemple, de la vallée de la Dyle. Dans la région limbourgeoise du Kempenbroek, on peut à nouveau croiser des aurochs et des chats sauvages. Des oies sauvages viennent à nouveau hiverner autour de Damme et dans la réserve de l'Uitkerkse Polder. Le hibou grand-duc, qui avait totalement disparu de nos régions, a également fait son retour en Flandre. Avez-vous vu déjà vu les grues cendrées survoler la Belgique au printemps ? Déjà bien installées aux Pays-Bas, elles viendront bientôt nicher aussi chez nous ; en Wallonie, les cigognes noires et les lynx ont également fait leur réapparition ».    

On observe une plus grande tolérance à l'égard de la faune sauvage.

Comment chacun d'entre nous peut-il favoriser ce retour à la vie sauvage ?

« Les gens pensent souvent qu'il suffit de nourrir les oiseaux de nos jardins pour les aider à passer l'hiver. Mais il ne faut pas oublier qu'ils doivent également trouver suffisamment d'insectes au printemps et en été. Un beau gazon bien dense ne leur permet pas de trouver beaucoup de nourriture. Pour attirer les oiseaux, vous pouvez rendre votre jardin plus accueillant en laissant une partie devenir « sauvage », avec des haies, des buissons et des fourrés. Les abris de jardin, avec leurs fentes et fissures, attirent également les oiseaux et les petits rongeurs. L'aménagement d'un hôtel à insectes, d'un petit étang naturel et de nichoirs (intégrés) est également une bonne idée ».    

3 conseils pour observer des espèces sauvages rares dans notre pays    

Croiser des mammifères sauvages en Wallonie est souvent moins compliqué qu'il n'y paraît. À condition évidemment de connaître les bons endroits. Voici trois belles rencontres qui feront de votre promenade un moment mémorable.

  • Les cerfs dans la Grande Forêt de Saint-Hubert (Luxembourg) : retranchez-vous, à l'aube ou au crépuscule, dans l'une des nombreuses aires d'observation disséminées dans la forêt pour observer ces animaux plutôt craintifs. En automne, le brame des cerfs est un moment magique. 
  • Les castors dans la vallée de l'Ourthe (Luxembourg) : ce travailleur acharné est en pleine expansion dans notre pays. Louez un canoë et partez à la recherche des huttes et barrages édifiés par les castors sur les rives de l'Ourthe. Attention : ils sont surtout actifs la nuit.
  • Le sanglier est l'animal le plus emblématique des Ardennes : ce lointain ancêtre du cochon est un animal nocturne. Doté d'une ouïe très fine, il vous entend généralement de loin. Observer le sanglier demande patience et silence !

Vous débutez dans l'observation de la faune sauvage ?    

Voici quelques conseils pour augmenter vos chances de rencontrer des animaux.    

Pour découvrir les espèces d'animaux sauvages en compagnie d'un guide expérimenté, n'hésitez pas à participer aux formations et promenades organisées par Natagora. Jetez un œil à l'offre.

 

Vous avez observé des animaux sauvages et réussi à immortaliser cette rencontre ? 
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En 2011, l'écologiste Wouter Helmer a lancé Rewilding Europe avec quelques collègues. Découvrez dans cet interview comment il veut créer un million d’hectares de nature sauvage, d'ici 2022. 

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