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Flower power ! Cet homme à tout faire le dit avec des fleurs qu’il a cueillies

Ben Rombouts a créé un petit coin de paradis à Aartselaar, en province d’Anvers.. Le champ de fleurs à couper Bens Bloemplukweide invite chacun à cueillir son bouquet, ou simplement à se reposer, à pique-niquer ou, pour les enfants, à faire du trampoline. Pour Ben, qui est homme à tout faire en journée et fleuriste à ses heures perdues, c’est une passion. « Pour moi, rien n’est plus agréable que d’avoir les mains dans la terre. »


Une question de confiance

À l’horizon, la Boomsesteenweg vrombit, mais au Groenenhoek, la tranquillité est reine. Dans ce coin rural d’Aartselaar, des hirondelles survolent les champs et le moteur d’un tracteur vrombit au loin. Au cœur de ce havre de paix se trouve une oasis de verdure, couverte de milliers de fleurs et d’arbustes. Il y règne une riche biodiversité : les abeilles virevoltent et un faisan s’envole, effrayé.

 

Bienvenue chez Bens Bloemplukweide. Le concept est simple : de mars à novembre, du lever au coucher du soleil, tout le monde peut venir y cueillir un bouquet frais pour se faire plaisir ou en faire cadeau à ses proches. La liste des prix est accrochée à un chariot à l’entrée. Pour dix fleurs sauvages, par exemple, le prix est de cinq euros et un demi-kilo de fraises coûte 4,5 euros. Glissez le montant exact dans une boîte de collecte, payez par Payconiq ou faites un virement. En d’autres termes : c’est une question de confiance.

 

« Bien sûr, je dois compter sur la bonne volonté des clients », dit Ben Rombouts, le moteur du projet. « Lancer ce type de projet exige un certain lâcher-prise. Une fois qu’on se montre ouvert, les gens deviennent plus accommodants. » Ben le gère avec philosophie. « Je pars du principe que la plupart des cueilleurs respectent le concept. Mais j’avoue que je suis heureux de voir de plus en plus de visiteurs. Cela installe un contrôle social. »

 

Car Bens Bloemplukweide ne se contente pas d’être un Eldorado pour quiconque a envie d’égayer sa table de cuisine avec un joli bouquet. Ce lopin de terre a un impact positif sur l’ensemble du quartier. Chacun est le bienvenu. Dans des océans de bleu, de vert, de rose et de jaune, dans des allées joyeuses et fleuries, de jeunes filles posent pour donner de la couleur à leur profil Instagram. Cueillette ou non, la vie est douce ici et c’est ce que prouve l’incessant va-et-vient de jeunes familles qui viennent pique-niquer. Les enfants de tous les âges adorent le trampoline. Tout le monde a le sourire.



Cueillette ou non, la vie est douce chez Bens Bloemplukweide et c’est ce que prouve l’incessant va-et-vient de jeunes familles qui viennent pique-niquer

Qui est Ben Rombouts ?

Il a 38 ans.

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Il vient de Loenhout et vit à Anvers.

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Avec son frère, il a repris très tôt la pépinière d’amaryllis de ses parents.

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Il s’est formé en art floral à l’Union Royale des Fleuristes de Belgique (URFB) et en plus de Bens Bloemplukweide, il gère aussi Bens Bloemsierkunst.

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Il anime aussi des ateliers et accueille ceux d’autres fleuristes chez Bens Bloemplukweide.

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Quand il ne s’occupe pas des fleurs, il travaille en tant qu’homme à tout faire dans une école.


150 variétés de fleurs

Ce champ de fleurs à couper compte plus de 150 variétés de plantes et toute une série de plants. « Mais je ne suis pas doué pour les noms », s’excuse Ben, tout en faisant le résumé des fleurs devant lesquelles nous passons. Lys, pivoines, bleuets, tisons de Satan, phlox, campanules, œillets du poète, graminées d’ornement… Vous avez le choix. Les dahlias fleurissent à la fin du mois de juin et, tout au long de l’été, les autres fleurs s’épanouissent, du pavot au tournesol en passant par les glaïeuls. « Je choisis surtout des variétés qui se conservent bien en vase », explique-t-il. Les parterres de fleurs forment des cercles concentriques. Vers l’extérieur, on trouve les petits fruits : fraises, framboises, groseilles à maquereau, baies rouges et mûres.

 

Les abeilles s’occupent de la fertilisation. Lors de notre visite, il n’y a que deux ruches, mais il y en aura bientôt seize. Elles seront fournies par un apiculteur de Schelle qui élève de jeunes reines. « Leur nid doit se trouver à au moins quatre kilomètres du nid principal, autrement elles retournent chez elles », dit Ben. « C’est pourquoi cet apiculteur m’a demandé l’autorisation de mettre ses ruches ici. J’ai évidemment accepté, car c’est très bénéfique pour l’environnement. » Ben aime ces collaborations qui profitent à chacun. Il aimerait bientôt se lancer dans la vente de miel.

 

Chez Bens Bloemplukweide, l’ensemble de la culture est écologique. Contre les puces et les chenilles, il pulvérise uniquement un mélange maison de feuilles de rhubarbe, d’ail, de camomille et d’huile essentielle. Les insectes utiles, comme les coccinelles, participent aussi. « Mon père m’a conseillé de pulvériser partout, mais je suis content de ne pas l’avoir écouté. Avec mon approche, il faut accepter les avantages et les inconvénients. Ça ne me dérange pas de trouver une fraise difforme de temps en temps. Laissez la nature suivre son cours, l’équilibre sera rétabli en un rien de temps. »


Ça ne me dérange pas de trouver une fraise difforme de temps en temps. Laissez la nature suivre son cours, l’équilibre sera rétabli en un rien de temps.

Aider dans le « mégajardin »

C’est à son enfance que Ben doit l’amour des fleurs. Dès qu’elle le pouvait, sa mère passait du temps dans leur « mégajardin » à Loenhout, en Campine anversoise. Elle plantait et transplantait des fleurs, creusait de petites rivières pour purifier l’eau de la serre avant qu’elle ne retourne à l’étang, etc. « C’est d’elle que j’ai hérité la passion des fleurs. Elle me demandait souvent de l’aider. Ça ne m’ennuyait pas du tout. J’adore passer du temps au jardin et pour moi, rien n’est plus agréable que d’avoir les mains dans la terre. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. Je ne voudrais pas travailler derrière un ordinateur. »



Je ne voudrais pas travailler derrière un ordinateur. Je préfère passer du temps dans le jardin.

Ses parents avaient une pépinière d’amaryllis et écumaient jardins et événements floraux tous les week-ends. Ben les accompagnait. « En rechignant parfois, mais finalement, je ne m’ennuyais jamais. » Aujourd’hui encore, il ne peut pas entrer dans un jardin sans remarquer immédiatement si une plante a besoin d’un « bol d’eau » , une déformation professionnelle. Ce n’est donc pas étonnant s’il a repris très tôt l’entreprise familiale avec son frère.

 

Par ailleurs, il a appris les ficelles de l’arrangement floral à l’Union Royale des Fleuristes de Belgique. De célèbres fleuristes comme feu Stijn Simaeys et Tom De Houwer lui ont également beaucoup appris. « Je suis très observateur. Quand je regarde un fleuriste, je fais attention à tous les détails et je les enregistre. Je ne dois pas l’avoir fait moi-même pour être capable de le faire. » Une conséquence, dit-il, de sa formation technique : il a étudié le métal et voulait devenir soudeur. Est-ce que cela fait de lui un gros dur au cœur tendre ? « Les fleurs sont en effet toujours considérées comme l’apanage des femmes, mais il y a pas mal d’hommes qui travaillent dans le monde des fleuristes. »


The power of the flower : 7 avantages des fleurs

  1. Elles préservent votre santé. Les fleurs dans la maison purifient l’air des toxines et fournissent de l’humidité. Cela contribue à hydrater la peau et les sinus et réduit le risque de rhume et de toux sèche.
  2. Elles mettent de bonne humeur. Recevoir des fleurs stimule la pensée positive. Une tendance qui persiste pendant plusieurs jours, c’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’université américaine Rutgers.
  3. Elles réduisent le stress. C’est dans cette même université que l’on a constaté que les fleurs améliorent non seulement l’humeur, mais atténuent aussi les sentiments d’anxiété et apportent davantage de bien-être.
  4. Elles favorisent la créativité. Leurs couleurs stimulent l’esprit et facilitent la concentration.
  5. Elles aident à guérir. Les patients hospitalisés qui ont vue sur des plantes et des fleurs affichent une baisse de la tension artérielle et une diminution de la douleur et de l’anxiété. Ils se sentent également plus positifs et ont l’impression de recevoir de meilleurs soins. Ce sont autant de facteurs qui augmentent les chances de guérison.
  6. Elles améliorent les relations. Les recherches montrent qu’être en contact régulier avec les fleurs rend plus empathique et solidaire.
  7. Elles améliorent la mémoire. Comme le parfum des fleurs est souvent fortement lié aux souvenirs, il débloque le mécanisme de notre cerveau qui contrôle la mémoire.

Des mauvaises herbes hautes d’un mètre et demi

En 2016, Ben a quitté l’entreprise familiale. Mais chassez le naturel, et il revient au galop. Deux ans plus tard, au printemps 2018, il achète ce terrain à Aartselaar. « Les fleurs ne me lâchent pas », dit-il avec un clin d’œil. C’était un ancien champ de fleurs à couper, mais cela faisait un moment qu’il n’était plus entretenu. « Il y avait de mauvaises herbes hautes d’un mètre et demi. Mais fou comme je suis, je me suis lancé. » Première mission : planter 40 000 tulipes à la main. « Des amis sont venus m’aider pendant une journée, mais c’est moi qui ai fait le reste, un bulbe à la fois. Ça m’a pris quelques semaines. »

 

Depuis cette année, Bens Bloemplukweide tourne à plein régime. Yasmina et sa petite fille Neomi, du village voisin de Hemiksem, l’apprécient aussi. « Je passais toujours à vélo en allant au travail et je voulais mieux connaître la région, alors je suis venue pour découvrir », nous dit Yasmina, pendant que Neomi cueille des marguerites. « Ben est très sociable et j’apprécie qu’il nous permette aussi de passer du temps ici et d’en profiter. Parfois, je cueille des fleurs et Neomi fait du trampoline. » Ben remarque que les gens aiment composer leur propre bouquet. « On voit qu’ils aiment ça. Et même les clients réguliers font de nouvelles découvertes à chaque visite. »


Vélos à smoothies

Pendant ce temps, Ben, qui ne se repose manifestement pas sur ses lauriers, exploite un autre champ à Hoogstraten. « Et j’aimerais trouver un ou deux sites supplémentaires. Je pense que j’ai misé sur le bon cheval au bon moment. Nous sommes de plus en plus nombreux à réaliser que plus c’est local, mieux c’est. » Cela représente beaucoup de travail. Ben passe à Aartselaar tous les jours après le boulot — il a un emploi à temps plein comme homme à tout faire dans une école — et le vendredi, il se rend à Hoogstraten. « Pour avoir un beau jardin, il faut y travailler tous les jours », dit-il. Non content d’avoir un job à temps plein et d’entretenir deux champs de fleurs à couper, Ben rénove aussi sa maison. « Là, je dois prendre sur moi », admet-il. « Les jours où je me couche dans mon lit avant minuit sont rares. »

 

Heureusement, Ben a l’énergie d’une bombe atomique. Et il bouillonne d’idées pour faire de son champ de fleurs à couper un lieu encore plus agréable. Par exemple, il aimerait installer deux vélos à smoothies. Les visiteurs vont cueillir des fraises, des framboises ou des groseilles et ensuite, ils pédalent pour préparer leur smoothie. Il aimerait aussi proposer de la glace, servie avec des fraises. Ou de l’eau potable gratuite pour les cyclistes — le champ se trouve à côté d’une randonnée points-nœuds très fréquentée qui traverse les champs. « La première fois, ils viendront pour se désaltérer et se reposer, mais la prochaine fois, ils cueilleront peut-être des fleurs. »



Ben bouillonne d’idées. Par exemple, il voudrait installer des vélos à smoothies qui permettraient aux visiteurs de pédaler pour préparer un smoothie avec les fruits qu’ils viennent de cueillir.

En été, Ben veut métamorphoser son champ de fleurs à couper en jardin d’Eden. D’autant plus que nous devons maintenant tous rester à proximité de chez nous. Un cercle de saules pour créer de l’ombre, une pergola avec des balançoires et un brasero pour une atmosphère chaleureuse. Et Ben espère qu’un brasseur local pourra utiliser ses fleurs de houblon. Il l’admet : il a parfois plus d’idées que de temps pour les concrétiser. « Et de temps en temps, je dois trouver du temps pour ma moitié », dit-il en riant. « Heureusement, tout ça lui plaît aussi et elle vient souvent donner un coup de main. »


Cueillir des fleurs dans votre région ?

L’enseigne Fleurs à Couper vous propose de cueillir vos fleurs dans dix-huit champs répartis sur trois provinces wallonnes. Une tirelire accompagne la liste des prix à l’entrée de chaque champ. Vous y trouverez aussi des conseils sur la meilleure façon de couper et de conserver les fleurs. Des outils de taillage sont aussi à votre disposition, même si Fleurs à Couper vous recommande d’apporter votre matériel.

Liège : Waremme, Hannut, Hognoul et Fize-Fontaine.

Brabant wallon : Nil-St-Vincent, Wavre, Walhain, Blanmont, Beauvechain et Jodoigne.

Namur : Sombreffe, Gembloux, Floreffe, Éghezée, Rhisnes, Saint-Marc, Sauvenière et Mazy.


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