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© Solid
🕒 Temps de lecture : 10 minutes
La prochaine fois que vous verrez notre marque propre Ayacucho dans votre magasin A.S.Adventure, pensez aux projets sociaux ainsi soutenus. Chaque article vendu permet en effet de contribuer à la mission de Solid, cette ASBL belge qui mise sur le développement durable de la société dans des régions pauvres au Pérou, au Kenya et en Inde. Avec les ressources et les produits disponibles sur place, Solid met tout en œuvre pour permettre aux personnes en situation de pauvreté de travailler. La majorité des tricots de la collection Ayacucho® sont ainsi fabriqués dans la région éponyme au Pérou dans un atelier dédié. Cette dernière année placée sous le signe du coronavirus y a été particulièrement difficile. « On compte à peine 18 lits en soins intensifs, pour une région qui abrite plus de 600 000 habitants », indique Céline Drijkoningen de Solid.
31 ans
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Active chez Solid depuis mai 2015. Avant, elle y faisait du bénévolat.
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Fonction : responsable Projets Sociaux Solid & Communications.
La collaboration entre A.S. Adventure et Solid se veut durable. Depuis des années, une partie des ventes de la collection Ayacucho est directement reversée à l’association sans but lucratif. Avec ce soutien, Solid a pu mettre sur pied des entreprises et des projets sociaux au Pérou, au Kenya et en Inde. Le but ? Donner à la population locale les moyens de sortir de la pauvreté en lui versant un salaire équitable et en apportant un soutien supplémentaire aux groupes vulnérables. Dans la région péruvienne d'Ayacucho, par exemple, Solid coordonne un projet social qui soutient les mères adolescentes. L'organisation y a aussi mis en place un atelier de tricotage.
Au Pérou, la pandémie a bouleversé toute la société. « 70 % des Péruviens travaillent sur le marché informel », explique Céline de Solid. « Cela signifie qu'ils vendent toutes sortes de choses dans la rue, du chewing-gum jusqu'aux portemanteaux. Ils vivent au jour le jour. Avec l'arrivée du coronavirus, beaucoup de ces personnes ont perdu leurs revenus et sont tombées dans la pauvreté. »
« Avec l'arrivée du coronavirus, beaucoup de ces personnes ont perdu leurs revenus et sont tombées dans la pauvreté. »
Ces derniers mois, des drapeaux blancs ont fait leur apparition ici et là dans les jardins. « Ils ont une signification : nous n'avons plus rien à manger, nous n'en pouvons plus », explique Céline. Des situations poignantes qui ont rendu difficile le maintien d'un confinement. « La détresse économique était tout simplement trop grande pour suivre strictement toutes les mesures. Par conséquent, les restaurants et les magasins ont rapidement rouvert leurs portes. Tout simplement parce que les gens n'auraient pu survivre autrement. »
Le gouvernement a accordé une prime unique de 85 euros aux plus pauvres. « Solid a également donné un coup de pouce à ceux qui en avaient besoin. Et nous avons distribué des colis de nourriture. Une solution plus durable pour certains a été de retourner à la campagne et d'y vivre de l'agriculture. »
On ne connaît pas le nombre exact de victimes du coronavirus à Ayacucho. « Les chiffres y sont moins fiables », explique Céline. « Tous les collaborateurs de notre équipe sur place connaissent quelqu'un qui est mort du virus. C'est difficile. »
Il y a beaucoup trop peu de lits d'hôpitaux à Ayacucho et la campagne de vaccination est lente à démarrer. « Il y a quelque 300 lits d'hôpitaux ordinaires et à peine 18 dans l'unité des soins intensifs. Il existe des listes d'attente pour tous les lits. Il est également frappant de constater que de nombreux Péruviens tombent gravement malades à cause du virus. Les affections des voies respiratoires et le surpoids y sont peut-être pour quelque chose. Au Pérou, il y a beaucoup de diabétiques. »
© Solid – Isabel Corthier
Pendant un moment, il y a eu une grave pénurie de bonbonnes d'oxygène. « Vous pouvez être aux soins intensifs, mais s'il n'y a pas d'oxygène, cela ne vous aide pas beaucoup », dit Céline. La solution ? Une initiative... peu courante. « Grâce au crowdfunding, auquel nous avons contribué avec Solid, une "usine de fabrication d'oxygène" a été ouverte. » Les gens y font désormais la queue pour acheter de l'oxygène qui peut être administré à domicile. « C'est à peu près la seule aide médicale que les patients atteints du COVID obtiennent là-bas. Lits d'hôpitaux, oxygène, médicaments, tests... On y manque de tout. »
« Lits d'hôpitaux, oxygène, médicaments, tests... On manque de tout à Ayacucho. »
Le contraste entre la Belgique et le Pérou est énorme. « On sent que les gens là-bas sont dans une situation très différente de celle que nous vivons ici en Belgique. La vaccination, par exemple, y est effectuée beaucoup plus lentement. Avec Solid, nous avons donc choisi d'acheter de l'oxygène et d'employer un médecin. Il suit tous les collaborateurs infectés de Solid ainsi que les personnes que nous accompagnons. »
Solid fait tout son possible pour jouer un rôle positif dans une situation difficile. L'organisation a également adapté en profondeur le fonctionnement de son projet social concernant les mères adolescentes à Ayacucho. « Les grossesses chez les adolescentes sont un problème bien connu dans la région », explique Céline. « Il y a beaucoup de violence sexuelle. En outre, il y a un manque de connaissances sur la contraception, un sujet que l'enseignement n'aborde pas. » De nombreux enfants grandissent dans la pauvreté et dans un contexte de violence domestique. « Les jeunes filles essaient d'y échapper en trouvant un petit ami et en quittant la maison. Elles aspirent à recevoir ou à donner de l'attention et tombent rapidement enceintes. »
« Nous constatons que l'âge des mères adolescentes diminue. Alors qu'auparavant, il s'agissait de filles âgées de 14 à 17 ans, il arrive aujourd'hui que des enfants de 11 ans seulement tombent enceintes. »
Solid se concentre sur la prévention des grossesses chez les adolescentes et accompagne une centaine de mères adolescentes. Un refuge a également été créé pour accueillir les victimes de violences sexuelles. Il peut héberger quinze adolescents et trois mères adolescentes. « Nous ressentons cette année les effets de la pandémie qui a débuté l'année dernière. Et c'est pire que ce à quoi nous nous attendions. Par exemple, nous constatons que l'âge des mères adolescentes diminue. Alors qu'il s'agissait auparavant de filles âgées de 14 à 17 ans, il arrive aujourd'hui que des enfants de 11 ans seulement tombent enceintes. Il s'agit souvent de filles qui ne peuvent plus aller à l'école à cause du coronavirus et qui doivent rester à la maison avec leur père au chômage. Inutile de vous faire un dessin. C'est affligeant. »
Avec le coronavirus, il est aussi moins évident d'offrir à ces filles un accompagnement adéquat. « Normalement, nous faisons des visites à domicile pour informer les filles de tout ce qui concerne la grossesse, l'accouchement, les vaccinations et la santé de leur bébé. Mais à cause de la pandémie, nous ne pouvons pas organiser de visites à domicile et les mères adolescentes ne peuvent plus se rendre facilement dans les postes de santé pour leur suivi médical ou leur contraception. »
© Solid
L'équipe de dix sages-femmes et infirmières tente donc de les joindre principalement par téléphone. Elles s'impliquent davantage pour assurer le bien-être émotionnel des filles, qui sont des adolescentes mais aussi des mères. « C'est nécessaire pour leur permettre d'établir un lien positif avec leur bébé. Ces filles n'accordent pas facilement leur confiance et ne sont pas habituées à ce que quelqu'un écoute leurs préoccupations. »
Les écoles sont passées à l'enseignement en ligne depuis plus d'un an. C'est souvent un obstacle majeur pour les familles qui n'ont pas accès à l'internet. « Les mères adolescentes de notre projet sont heureusement en mesure de poursuivre leurs études en ligne grâce à notre soutien et à celui de nos partenaires », explique Céline. « Avec l'aide d'une fondation néerlandaise, nous avons pu acheter des téléphones portables pour les distribuer aux filles. Nous pouvons ainsi toujours les joindre maintenant que les visites à domicile deviennent difficiles. Cela leur a aussi permis de regarder des vidéos éducatives sur la grossesse chez les adolescentes. On peut parler d’une vraie réussite ! »
« Les mères adolescentes de notre projet sont heureusement en mesure de poursuivre leurs études en ligne grâce à notre soutien et à celui de nos partenaires. »
Les schémas de comportements stéréotypés sont encore très dominants au Pérou. La femme est ainsi responsable du foyer et des enfants, même lorsqu'elle devient mère à l'adolescence. « De nombreux partenaires ou parents de ces filles attendent d'elles qu'elles abandonnent leurs études et s'occupent à plein temps de l'enfant. Le passage à l'enseignement en ligne a été l'occasion pour nombre d'entre elles de montrer qu'en plus de s'occuper de leur enfant, elles veulent se battre pour un avenir meilleur. Avec un coup de pouce supplémentaire de Solid, par exemple en offrant un téléphone portable, l'internet et un accompagnement pédagogique, de nombreuses filles sont encore en mesure de poursuivre leurs études secondaires grâce à un programme en ligne le week-end. »
« Au Pérou, les violences sexuelles sont encore très présentes », explique Céline. « C'était également une arme utilisée par l'organisation terroriste du Sentier Lumineux dans les années 1980 et 1990. Par crainte de perdre des revenus - par exemple lorsque le coupable est un soutien au sein de la famille - des plaintes sont rarement déposées. Et si c'est le cas, elles sont encore trop souvent classées sans suite. On considère alors que la fille s'est quand même engagée ou qu'elle était assez âgée. »
Dans le passé, de nombreuses mères adolescentes travaillaient comme femmes de ménage ou vendeuses de rue pour gagner de l'argent. « Avec la pandémie, ces emplois ont disparu. De nombreuses filles n'ont alors eu d'autre choix que d'aller à la campagne et de vivre avec leurs grands-parents ou d'autres membres de la famille. Il est difficile de rester en contact avec les mères adolescentes, en partie à cause de cette situation. »
Depuis 2009, chaque article vendu de la collection Ayacucho® d'A.S. Adventure génère de nouveaux fonds pour les projets en cours et les nouvelles initiatives de Solid. Cette organisation belge de soutien au développement s'engage pour un développement communautaire durable dans des zones défavorisées au Pérou, au Kenya et en Inde. Notre marque Ayacucho porte le même nom que la région dans les Andes péruviennes où l'histoire de Solid a commencé. Au Kenya et en Inde aussi, l'ONG veut soutenir la population locale en offrant des formations intensives et un accompagnement aux groupes vulnérables, afin qu'ils puissent prendre leur destin en main.
Le projet sur les mères adolescentes n'est pas le seul à avoir connu un développement rapide l'année dernière. Il en va de même pour l'atelier de tricotage, où sont fabriqués à la main les tricots de la collection Ayacucho. « 180 mères tricoteuses en moyenne travaillent pour nous », précise Céline. « Leur nombre exact varie en fonction de la saison. » En temps normal, ces mères travaillent dans l'atelier de tricotage de Solid. Mais actuellement, l'organisation doit y limiter le nombre de personnes présentes.
« Une partie des tricoteuses travaillent désormais chez elles et ne se rendent à l'atelier que pour y récupérer la laine et pour le contrôle de qualité de leurs tricots. » Avec la pandémie, de nombreuses fournitures sont arrivées plus tard, ce qui a réduit la période de production. « En plus, le tricotage à domicile est plus lent car les enfants sont scolarisés à la maison. Tout le monde était sur le pont pour exécuter les commandes. »
« De nombreuses tricoteuses sont parties s'installer à la campagne pour y vivre de la terre. »
Pendant deux mois, l'atelier a même été complètement fermé. « Durant cette période, de nombreuses tricoteuses se sont installées à la campagne pour y vivre de la terre. La plupart d'entre elles y possèdent un lopin de terre, c'est donc heureusement une sécurité », dit Céline. « Mais ce n'est pas évident. Nous avons quelques projets agricoles en cours avec Solid où nous encourageons les jeunes à vivre de l'agriculture plutôt que de chercher des emplois sous-payés en ville. Aujourd'hui, à l'heure du coronavirus, nous constatons que ces jeunes gens s'en sortent très bien et que leurs produits ont beaucoup de succès. Il est donc logique que d'autres partent aussi s'installer à la campagne. »
Le retour à la campagne signifie qu'ils vont perdre des revenus et qu'ils devront vivre de ce qu'ils peuvent cultiver. « Les conditions de vie là-bas sont vraiment basiques », explique Céline. « Ils vivent dans de petites maisons en glaise. La cuisine se fait à même le sol et ils dorment à côté des marmites. Les pommes de terre ou les céréales qu'ils cultivent remplissent l'estomac, mais il n'y a pas beaucoup de légumes ou de fruits au menu. Les carences en vitamines sont fréquentes. »
Porter des masques, se laver les mains, garder ses distances... C'est encore moins évident au Pérou que chez nous. « De nombreuses tricoteuses n'ont pas terminé l'école primaire et ont du mal à comprendre l'ensemble de la pandémie et toutes les mesures. Avec des informations suffisantes et la fourniture de masques et de savon, nous essayons de faire participer tout le monde à la prévention du virus. Certains sont confrontés à des obstacles pratiques, comme le fait de ne pas avoir l'eau courante à la maison. »
« Avec des informations suffisantes et la fourniture de masques et de savon, nous essayons de faire participer tout le monde à la prévention du virus. »
Malgré tout, les mères tricoteuses ont réussi à achever dans les temps les tricots commandés, sans sacrifier la qualité. « Tout ce que nous devions produire, nous l'avons fait. Tous nos clients ont été satisfaits. » Une bonne surprise dans cette période particulièrement difficile.
Comme quoi même une grave pandémie peut aussi être à l’origine de belles choses ! « Je vois beaucoup de résilience dans nos équipes, chez les jeunes et les tricoteuses », dit Céline. « La pandémie a permis d'établir des liens avec d'autres partenaires et de s'engager ensemble pour les personnes dans le besoin. Au sein de nombreuses familles, le premier confinement a aussi permis de créer plus de liens. Dans l'atelier de tricotage, les personnes étaient aussi plus combatives pour fournir des produits de qualité et générer ainsi plus d'emploi. » Et les mères adolescentes ? « Elles sont extrêmement reconnaissantes d'avoir pu faire partie du projet pendant cette période et d'avoir constitué un réseau de filles dans une situation similaire. Elles ont saisi à bras-le-corps l'opportunité qui leur a été offerte de suivre un enseignement en ligne. »
Vous voulez faire la connaissance des personnes qui font vivre Solid ? Lisez l'histoire de Rosalvina et Efraín, deux collaborateurs qui s'engagent au quotidien pour les personnes défavorisées au Pérou.
Notre collaboration avec Solid est une belle réussite qui a débuté en 2009. Chaque article vendu de notre collection maison Ayacucho libère de nouveaux fonds pour les projets de Solid.