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Notre collègue Stefanie s’est rendue en vélo de la Belgique au Mexique

© Roads to Movement




« Une année en vélo ? C’est réservé aux athlètes, et je n’en suis pas une », se disait Stefanie. Cela ne l’a pourtant pas empêchée de rejoindre le Mexique en vélo avec son mari. Laissez-vous inspirer par son aventure !

Qui est Stefanie ?


•    Née en 1991

•    Habite à Gand

•    Travaille chez A.S.Adventure Gand depuis 2023 comme collaboratrice de vente

•    Aime les activités de plein air, les randonnées, les promenades et les chiens

•    Suivez ses aventures : @roadstomovement

Comment l’idée de ce voyage à vélo est-elle née ?

« Dès notre rencontre, Niels et moi nous sommes dits que nous voulions faire un tour du monde ensemble. Nous n’avions pas de projet concret, nous avons donc beaucoup réfléchi. Ce qui revenait souvent, c’était notre volonté de voyager de manière lente, consciente et durable. À un moment donné, Niels a suggéré de partir en vélo, et je lui ai dit qu’il était fou. Je n’étais pas cycliste pour un sou, je n’aimais même pas spécialement le vélo ! Un tour du monde en vélo, c’est un défi réservé aux athlètes et aux sportifs de haut niveau, et je suis loin d’en être une. Nous avons donc abandonné cette idée, mais la graine était plantée. »

 

« Niels a acheté le livre "Un An en vélo" de Martijn Doolaard, qui a rallié Amsterdam à Singapour en vélo. Ce livre est resté sur notre table pendant des semaines, difficile donc de passer à côté. Il était rempli de récits et de photos incroyables. J’ai également commencé à lire des articles en ligne sur des personnes qui faisaient du bikepacking. C’est ainsi que l’idée a commencé à germer dans ma tête. Lors d’un voyage en camping-car en Nouvelle-Zélande, nous avons loué des vélos pendant quelques jours. Nous aimions être dehors toute la journée, en mouvement, et nous sentir libres. Je me souviens avoir dit à Niels : "C’est bon, on le fait". »

« Je n’étais pas cycliste pour un sou. »

– Stefanie

Comment avez-vous préparé votre voyage à vélo ?

« Nous avons bien pris le temps de nous préparer. Tout d’abord, nous avions besoin de vélos. Nous avons tous les deux acheté un vélo de randonnée avec des pneus plus larges pour pouvoir faire du hors-piste. Et comme nous voulions réduire les frais au maximum, nous avons cherché une tente, des sacs de couchage et des matelas de couchage. Nous avons pratiquement pillé le magasin A.S.Adventure de Gand à l’époque ! »

Conseil : optez pour des pneus de vélo de qualité

« Quand j’ai dit à mon père que nous allions faire un voyage à vélo, il m’a répondu : "Mais tu ne sais même pas changer un pneu de vélo ?!" Je tiens à le rassurer : nous n’avons eu que deux pneus crevés sur l’ensemble de notre année de voyage. Nous avions investi dans des pneus de vélo de la marque Schwalbe et cela nous a évité bien des soucis. Je ne sais donc toujours pas changer un pneu… »

Quel itinéraire avez-vous emprunté ?

« Nous avons décidé de suivre le rythme des saisons. Nous préférions ne pas être dans le froid glacial du nord en hiver et dans la chaleur étouffante du sud en été. Nous avons pensé qu’il serait agréable de partir de l’Alaska en été et de pédaler vers le sud jusqu’à la Patagonie. Spoiler alert : nous n’y sommes jamais arrivés. Nous étions censés partir le 1er avril 2020, nous avions vendu notre maison et quitté notre emploi, mais le covid est arrivé et le monde a été confiné. »

 

« Après l’été, les règles se sont assouplies et nous sommes partis en vélo pour l’Espagne. Mais deux mois après notre arrivée, nous avons eu droit à un nouveau confinement. Nous avons passé l’hiver en Espagne, espérant que la situation s’améliorerait rapidement, mais ce ne fut pas le cas. Nous avons donc chargé nos vélos dans une voiture de location et nous sommes rentrés en Belgique. Nous avons reporté notre voyage à vélo jusqu’à la fin de la pandémie. »

 

« En février 2022, l’heure du grand départ avait enfin sonné. Entre-temps, nous avions déjà fait ce voyage à vélo vers l’Espagne en guise de test et nous avions adoré le concept. Nous avons traversé à vélo l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège, l’Islande. Ensuite, nous nous sommes envolés pour le Canada, afin de rallier Vancouver au Mexique en vélo, en passant par les Rocky Mountains. »

« Nous avions une règle d’or : dire OUI à tout ! »

– Stefanie

« Pour nos itinéraires, nous avons utilisé la version premium de Komoot et nous avons aussi trouvé d’excellents itinéraires sur bikepacking.com. Bien entendu, nous avons écouté les conseils des locaux, qui connaissent souvent les endroits les plus agréables. Nous avions une règle d’or : dire OUI à tout ! Ainsi, lorsque quelqu’un nous donnait un bon tuyau ou nous invitait, nous ne refusions jamais. C’est ainsi que nos itinéraires se sont formés. »

 

« Nous nous faisions régulièrement aborder au supermarché. Nos vélos attiraient l’attention et les habitants nous demandaient d’où nous venions et où nous allions. Nous commencions alors à discuter et étions souvent invités chez l’habitant - nous restions même parfois jusqu’à 4 jours chez les mêmes personnes et nous faisions inviter aux fêtes d’anniversaire de leurs proches. Ce voyage nous a vraiment appris à ne pas nous méfier, car la plupart des gens sont gentils. Nos expériences en sont la preuve. »

 

Sur l’année, nous avons passé 160 nuits chez l’habitant. Soit presque la moitié ! Les autres nuits, nous les passions sous notre tente. Nous étions même surpris d’être accueillis partout les bras ouverts. Un jour, nous avons été invités à passer un week-end chez un couple dans le Colorado. À l’époque, nous étions sur la route depuis 6 mois et mon genou me faisait souffrir. Lorsque ce couple nous a dit qu’ils cherchaient un dog sitter parce qu’ils allaient s’absenter pendant plusieurs semaines, Niels et moi nous sommes regardés et avons pensé la même chose : ça ne pouvait pas mieux tomber ! Nous avons passé au total 5 semaines dans le Colorado, avec les Rocky Mountains en toile de fond. Un cadre extraordinaire !

 

« Nous avons encore du mal à réaliser le nombre de personnes que nous avons appris à connaître et à quel point elles sont devenues spéciales pour nous. Nous sommes convaincus que c’est grâce aux vélos et au fait d’être à l’extérieur. Nous avons gardé contact avec plusieurs de ces personnes. »

Sites Internet utiles : conseils de Stefanie

•    « Warm Showers est une plateforme qui permet aux cyclistes du monde entier de s’offrir mutuellement un endroit où dormir. Il peut s’agir d’un lit ou d’un endroit dans le jardin pour planter sa tente. »

•     « Pour trouver de beaux itinéraires cyclistes, nous utilisions Komoot et bikepacking.com. »


© Roads to Movement

À quoi ressemblait un jour sur la route ?

« Nous vivions au rythme de la nature. Nous nous levions au lever du soleil et nous nous glissions dans notre tente au coucher du soleil. Les nuits sont donc longues en hiver et en été, il fait jour toute la nuit en Islande. Au réveil, nous pliions immédiatement notre tente et préparions les vélos pour le départ. Ensuite, nous préparions des flocons d’avoine avec de l’eau sur notre cuisinière, ce qui nous évitait de devoir transporter du lait, et nous y ajoutions des fruits et de la cannelle. Les flocons d’avoine fournissent beaucoup d’énergie, pèsent peu et sont faciles à transporter dans votre sacoche de vélo. Au Mexique, nous préparions souvent des tortillas avec du beurre de cacahuètes, des bananes, des raisins secs et du chocolat. Miam ! »

 

« Après le petit-déjeuner, nous enfourchions nos vélos. Nous nous arrêtions de temps en temps pour grignoter. Vers midi, nous cherchions un endroit agréable pour déjeuner. J’ai toujours trouvé que c’était l’un des meilleurs moments de la journée : il n’y a rien de mieux que de déjeuner à l’extérieur, dans un endroit idyllique, surtout lorsqu’il fait beau ! J’ai décidé de garder cette habitude en Belgique. La nourriture a meilleur goût dans la nature, le plein air ajoute une dimension supplémentaire à votre pause du midi. »

 

« Après notre pause, nous continuions à pédaler et vers 16 ou 17 h, nous commencions à chercher un endroit où dormir. Nous dormions souvent dans les jardins des gens ou nous trouvions un endroit via Warm Showers. Nous faisions beaucoup de camping sauvage, mais dans un parc national, nous dormions toujours dans un camping par exemple. » 

 

« Nous montions notre tente et nous nous lavions soit dans la rivière, soit en utilisant notre douche portable que nous accrochions à un arbre. Niels cuisinait pendant que j’installais nos sacs de couchage et nos matelas. Après le dîner, nous lisions sur notre e-reader, sélectionnions des photos et écrivions nos aventures du jour sur notre blog. En général, nous nous endormions comme des loirs, car pédaler toute la journée est assez fatigant. »

 

« Au cours d’un tel voyage, on se concentre sur l’essentiel : pédaler, manger et dormir. Nous avons également dû nous contenter d’un confort moindre que celui auquel nous sommes habitués : il n’y avait souvent pas de toilettes et nous nous lavions dans la rivière. C’est extrêmement libérateur et tellement satisfaisant. Je le recommande à tout le monde – même si ce n’est que pour un week-end – pour revenir à l’essentiel. »

 

« Le nombre de kilomètres parcourus en une journée dépendait du terrain et des conditions météorologiques. Je pense que nous parcourions en moyenne 50 à 60 km. Les jours où nous avions 100 km dans les jambes se comptent sur les doigts d’une main. Nous avions une direction, mais pas de destination fixe, et nous n’avons donc pas eu à nous presser pour y parvenir. »

© Roads to Movement

Quels ont été les temps forts de votre voyage ?

« En termes de beauté naturelle, l’Icefields Parkway au Canada n’a pas son pareil. Cette route, longue de 230 km, vous emmène du Jasper National Park au Banff National Park, à travers les spectaculaires Rocky Mountains canadiennes, en passant par des montagnes, des glaciers et des chutes d’eau.

Nous nous sommes ensuite aventurés sur la Great Divide, un itinéraire cycliste hors-piste qui part de Banff, au Canada, et traverse les États-Unis. Sur le tronçon canadien, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec de nombreux grizzlis. C’est un moment magique à chaque fois, mais c’est aussi effrayant - on se sent vraiment en pleine nature. »  

 

« Avec des vélos, on se retrouve dans des endroits où l’on n’irait jamais autrement. Au Mexique, par exemple, nous avons parcouru en vélo la Baja Divide, une route qui traverse une péninsule attachée à la frontière avec les États-Unis. Il existe une seule route sur cette péninsule, mais nous avons choisi de faire du hors-piste et de zigzaguer vers le sud. Nous avons atterri à San Evaristo, un village de pêcheurs. Il est uniquement possible de s’y rendre en vélo ou en bateau, car la route est presque impraticable en voiture. Nous n’aurions jamais atterri ici si nous étions partis en backpacking. Nous y sommes arrivés après une journée de vélo épuisante, au cours de laquelle nous avons dû pousser nos vélos sur des tronçons escarpés. Mais cet endroit était un petit paradis en bord de mer. Les pêcheurs partaient le matin et leurs prises fraîchement pêchées se retrouvaient dans nos assiettes le soir. Fantastique ! »

Quel souvenir gardes-tu de ce voyage à vélo ?

« Cela reste irréel ! Je suis fière d’avoir réalisé cette aventure. Et je suis heureuse que nous l’ayons vécue ensemble, que nous puissions nous dire l’un à l’autre "tu te rappelles la fois où…". Ainsi, nos souvenirs ne se perdent pas. Notre voyage nous a permis d’en apprendre beaucoup, notamment sur notre couple. On apprend tellement mieux à se connaître. »

« Je suis fière d’avoir réalisé cette aventure. »

– Stefanie

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Les conseils de Stefanie pour les aventuriers qui souhaitent se lancer dans un voyage à vélo

« Ne doutez pas de vous ! Je n’aurais JAMAIS pensé en être capable, car je n’étais pas cycliste. Mais je l’ai fait et j’en suis très fière. Vous vous entraînez en chemin. Lors de notre voyage à vélo en Espagne, nous sommes passés par la France et la Suisse. Nous faisions simplement de petites étapes de plusieurs jours - et un beau jour, nous nous sommes retrouvés à traverser les Alpes en vélo ! C’est fou : je n’aurais jamais cru que c’était possible. Mais cela procure tellement de satisfaction. Alors surtout, ne vous laissez pas décourager. »

 

« Pour les cyclotouristes débutants, nous recommandons le Danemark, la Suède et la Norvège. Le Danemark a mis en place le système des refuges : de petites cabanes disséminées dans tout le pays dans lesquelles on peut dormir gratuitement. Ce principe correspond vraiment à l’état d’esprit du plein air. Pas besoin de réserver, les premiers arrivés sont les premiers servis. Il existe toutefois l’application Shelter (pour iOs et Android) qui vous permet de vérifier où se trouvent les refuges. En Suède et en Norvège, le droit d’accès à la nature est inscrit dans la loi, c’est ce qu’on appelle l’"allemannsretten". Il est possible de faire du camping sauvage partout dans le respect de la nature. Ces pays sont donc très accessibles aux cyclistes. Et il y a des pistes cyclables particulièrement belles qui ne sont pas trop difficiles. »

De quoi avez-vous besoin pour un tour du monde en vélo ? Les indispensables de Stefanie

« Surtout, ne prenez pas trop de choses, car vous devrez les transporter vous-même. Less is more! » 

•    Une tente : « Nous avons choisi une tente tunnel pour trois personnes, pour avoir plus d’espace. Nos sacoches se trouvaient dans l’auvent et, quand il faisait mauvais, nous y faisions la cuisine. »

•    Sacoches de vélo : « Nous avons choisi la marque Ortlieb, qui est d’une qualité irréprochable. Ces sacoches sont imperméables à 1 000 %, aucune goutte ne s’est jamais infiltrée. »

•    Pantalon de cyclisme avec pad : « Vous évitez ainsi les irritations et les douleurs de selle. »

•    Des vêtements en laine mérinos : « La laine rinos est gère, compacte, sèche rapidement et ne sent pas mauvais. C’est indispensable pour un voyage à vélo. Je pouvais garder le même t-shirt pendant une semaine sans qu’il y ait de mauvaises odeurs. Des t-shirts aux chaussettes en passant par les sous-vêtements thermiques. »

•    Une veste imperméable : « Nous avons eu 50 jours de pluie, sans compter les petites averses. Une veste imperméable vous sauve la vie dans de tels moments. »

•    GPS de vélo : « L’autonomie de la batterie d’un GPS de vélo est plus grande que celle d’un smartphone. Nous avions chargé les itinéraires cyclables de Komoot dans notre Wahoo. Niels l’avait sur son guidon. Je demandais de temps en temps combien de kilomètres nous avions parcourus et il me faisait deviner. » 

•    Batterie portable : « Nous avions chacun une batterie Waka Waka avec un panneau solaire et une lampe de poche intégrés. »

•    Chaise pliable : « Après une journée de vélo, il est agréable de ne pas avoir à s’asseoir par terre le soir, et de pouvoir s’installer confortablement dans une chaise, par exemple de la marque Helinox. »


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